la revue umouristique, agitatrice et littéraire à l’usage des gens sérieux
  • N°4
  • BIDULE


Quand on entrait dans BIDULE, ça sentait le plastique chaud, c’était un peu humide aussi. Il
faisait sombre, surtout dans les coins, au fond, là où nos yeux, encore éblouis par la blancheur du
soleil, ne discernaient pas grand-chose, sinon un amas de bibelots. La pièce était grande, mais
tellement bondée qu’elle semblait pleine à craquer. Entre la foule qui s’engouffrait par les trouées
murales qui servaient d'entrées et les bricoles accumulées çà et là, l'enfant que j'étais croyait y
voir toute l'humanité. C'était comme si on s'était donné rendez-vous sans le savoir. Et il y avait de
quoi. Même en y venant pour rien, on repartait avec tout ce qu’il fallait : un bon mot, une attention
des tenanciers, un regard émerveillé par ce cabinet de curiosités et parfois, un achat en pure
perte.

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